Comment faisions-nous face aux pandémies auparavant ?

Le coronavirus SARS CoV-2 sévit dans notre monde moderne depuis près de deux ans. Pour la plupart d’entre nous, c’est la première pandémie que nous vivons. Mais il faut juste remonter à une centaine d’années pour retrouver la trace d’une autre pandémie : la grippe espagnole. Des siècles auparavant, c’est la peste qui faisait rage. Entre-temps, nos connaissances médicales ont considérablement évolué et les soins de santé n’ont jamais été aussi bons. Par conséquent, nous sommes mieux armés contre les maladies que par le passé.
De l’épidémie à la pandémie
Aujourd’hui, la mobilité fait plus que jamais partie de notre quotidien. L’aviation moderne permet à beaucoup de se rendre à l’autre bout du monde en un rien de temps. Auparavant, la mobilité n’avait pas encore atteint son rythme de croisière. Résultat : les maladies se propageaient moins rapidement. Notons toutefois que les virus et autres bactéries pouvaient tout de même faire de nombreuses victimes. La raison ? Les conditions d’hygiène, qui étaient loin d’être exemplaires. Généralement, on parlait plutôt d’une épidémie.
Quand il est question de pandémie, on est alors en présence d’une épidémie qui s’est propagée aux quatre coins du monde. Pour dire vrai, on sait très peu de choses sur les pandémies dans l’Antiquité. La plus ancienne pandémie connue à ce jour est la célèbre peste noire.
La peste
Origine
Au Moyen Âge, le commerce avec l’Orient était florissant. On soupçonne alors que les bactéries de la peste, provenant de rongeurs asiatiques, sont arrivées en Europe par cette voie. L’extrême nord de l’Europe et la Russie ont également été durement touchés par la maladie. On estime que la première épidémie de peste a tué quelque 75 millions de personnes à travers le monde. La peste a ensuite continué de sévir au XIXe siècle, mais plutôt sous forme d’épidémie.
Un châtiment divin
Au XIVe siècle, on ne savait pas grand-chose des maladies et de la façon dont elles pouvaient se transmettre d’une personne à l’autre. Beaucoup se disaient que la peste était un châtiment divin. Là où l’on essaie désormais d’éviter au maximum les contacts, des rassemblements étaient alors organisés pour prier contre la propagation de la maladie.
Les gens cherchaient plus que jamais un bouc émissaire pour ce gigantesque désastre. Ils pensaient que les Juifs avaient empoisonné les puits. Les Juifs ont été moins touchés par la maladie, car le lavage des mains est un rituel important dans leur religion. Pour les étrangers, c’était une raison supplémentaire d’insister sur le fait que les Juifs étaient à blâmer. Ils ont donc été persécutés et assassinés en masse.
Traitements
Des feux étaient également allumés avec de la poix et des épices. On pensait alors que les vents dangereux propageaient la maladie et on voulait s’en servir pour empêcher la propagation. Les médecins de la peste, ça vous dit quelque chose ? Ceux-ci ne sont apparus que lors d’épidémies de peste ultérieures. À l’origine, les médecins ordinaires essayaient de soigner les malades. Ce n’est que des années plus tard, au XVIe siècle, que l’on a commencé à les isoler dans des maisons pour pestiférés. Les malades étaient alors traités par des cures de sueur, des saignées ou l’ablation de bubons. Autant dire qu’aucun de ces traitements n’a vraiment porté ses fruits.
La quarantaine telle que nous la connaissons encore aujourd’hui a vu le jour pendant l’épidémie de peste. Comme on a rapidement soupçonné que le virus avait été introduit par des marins et des commerçants, les navires devaient rester dans les ports italiens pendant 40 jours, ou quaranta giorni. Objectif : empêcher le virus de pénétrer en Europe.
La grippe espagnole
Dans la famille des pandémies, la grippe espagnole est la plus récente d’entre toutes. La Première Guerre mondiale n’était pas encore terminée lorsque cette grippe a fait son apparition et a fini par tuer des millions de personnes. Les jeunes adultes étaient les principales victimes. La fin de la guerre a assuré une propagation rapide de la maladie : les soldats sont rentrés chez eux et ont ramené la maladie dans leurs bagages.
Plusieurs pays ont pris des mesures pour empêcher la propagation, mais au final, un tiers de la population mondiale a été infecté. En 1920, la grippe espagnole s’est arrêtée brusquement. Il est probable qu’une immunité suffisante s’était développée et que le virus a spontanément diminué en force. Espérons seulement que, tôt ou tard, le même phénomène se produira avec le coronavirus.
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